Quand Israël s'est détourné de Dieu pour adorer les idoles de Canaan, il ne s'agissait pas seulement de statues ou de sanctuaires. Il s'agissait de loyauté, de l'appartenance ultime d'Israël et de ses enfants. Ils ont offert leurs fils et leurs filles en sacrifice à des dieux étrangers. À la lecture de ce récit, on se dit : « Jamais je ne ferais une chose pareille. » Et pourtant, génération après génération, l'humanité continue de livrer ses enfants, non pas aux flammes de Moloch, mais à celles de la culture, de l'ambition, du confort et du besoin d'approbation.
Nos vies parlent plus fort que nos paroles. Nous pouvons dire : « Nous appartenons à Jésus », mais que disent nos agendas, nos conversations et nos choix ? Quand on pense à nous, pense-t-on d’abord à notre profession avant notre dévotion ? À notre personnalité avant notre quête de sainteté ? À notre réussite avant notre abandon à Dieu ? Nous ne proclamons pas seulement notre appartenance par nos paroles, mais aussi par nos actes. Pensez à trois personnes qui vous sont chères : à quoi pensez-vous en premier ?
Nos enfants nous observent. Ils voient ce qui nous passionne, ce qui nous angoisse, ce qui nous prend notre temps. Et lentement, sans même s'en rendre compte, ils apprennent ce qui compte vraiment pour nous. Nous ne les conduisons peut-être pas vers une idole de pierre, mais nous les orientons souvent vers des idoles modernes : celles du succès, de l'agitation, du confort et de l'égocentrisme . Nous leur disons qu'ils peuvent devenir tout ce qu'ils veulent , mais rarement qu'ils peuvent être saints . Nous leur apprenons que l'activité incessante est source de réussite , tandis que le recueillement auprès de Dieu est du temps perdu ou « ennuyeux ». Nous les protégeons de tout inconfort, mais pas du confort qui émousse leur foi. Nous leur apprenons à croire en eux, mais pas à renoncer à eux-mêmes . Chaque autel promet l'épanouissement : le travail promet salaire et promotion, les relations promet amour et fidélité, Instagram promet likes et relations illusoires. Mais, à l'instar des idoles de Canaan, ces autels ne font que prendre, ils ne donnent jamais.
Lorsque nos enfants nous imitent, quel reflet voyons-nous ? Ressemblent-ils davantage à nos emplois du temps, à notre image, à nos ambitions, ou plutôt au Jésus que nous disons aimer ? Si l’on devait décrire votre foyer, vos habitudes, votre énergie, verrait-on le Christ au centre ou en retrait, attendant d’être invité ? Car lorsque le monde observe votre famille, il ne devrait pas seulement y voir un parent travailleur ou des enfants talentueux. Il devrait y voir l’empreinte indélébile du Père : un amour universel, manifesté par la patience, la repentance (le renoncement au péché) et la joie.
L'Évangile nous invite à rompre toute allégeance illusoire et à reconquérir ce qui lui a toujours appartenu. Nos enfants ne sont pas des trophées, mais le reflet de notre responsabilité. Nos carrières ne définissent pas notre identité, mais sont nos champs de mission . Nos personnalités ne sont pas l'Évangile lui-même, mais les instruments par lesquels il se répand. Le Christ ne veut pas rivaliser avec vos autres amours. Il ne le peut pas. Il ne le fera pas. Il veut être l'amour qui guide tous les autres vers la vérité. Alors aujourd'hui, demandons-nous : qui mes enfants me voient-ils adorer ? Que leur enseignent mes habitudes sur le véritable sens de la vie ? Car, au terme de notre existence, seul comptera celui pour qui nous avons vécu : ce pour qui nous avons travaillé.
Le monde est saturé d'autels qui captent l'attention de nos enfants : l'éducation, les divertissements, les réseaux sociaux, l'identité. Mais un seul autel donne la vie : la croix. Chaque jour, nous choisissons devant quel autel nous nous tenons.
Que nos vies, nos foyers et l’avenir de nos enfants reflètent une seule vérité : « Quant à moi et à ma maison, nous servirons l’Éternel. » (Josué 24:15)
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